Descriptif des interventions

1-Christine Dualé (Professeur des universités, Littérature et culture noires américaines) : « Corps noirs, regards blancs » / Peintures

La représentation du corps est intimement liée à l’art occidental. En représentant le corps, l’homme s’est emparé du monde et y a affirmé sa place. Le corps (blanc) a été interrogé et réinterrogé au fil de l'histoire pendant que « le modèle noir » s’est révélé être un miroir de l’histoire des idées et des relations raciales.. Dans le Harlem des années 1920, de nouvelles représentations des corps noirs apparaissent avec l’ère du jazz. Et comme le préconise alors le penseur noir américain Alain Locke, Aaron Douglas, le peintre emblématique de la Renaissance de Harlem, va s'employer à faire « découvrir et [à] révéler la beauté que les préjugés et la caricature [avaient] recouverts » (Alain Locke).

2-Glwadys Jessica Magnana (doctorante en Littérature Générale et Comparée et enseignante-vacataire à L’UJM) et Kouadio Dawla (enseignant en Histoire des idées politiques à l'Université Paris Sarclay) : « Littératures des Afriques : les corps en miroir" »

Le corps forme le socle et l'armature de toutes les créations littéraires. Quelle que soit la dénomination de ce corps (corps animal, corps humains, corps-objet, corps-sujet), il témoigne de son époque. Les littératures des Afriques ne sont pas en reste. De Devoir de violence de Yambo Ouologuem à Djinns de Seynabou Sonko, en passant par Les Matitis d'Hubert Freddy Ndong Mbeng, le corps est le réceptacle de l'univers civilisationnel africain. D'une part, l'écriture des corps a toujours travaillé les mutations, les crises et les motivations des sociétés africaines : les itinéraires, les exils, les réseaux et les conditions des corps créent de nouvelles esthétiques et celles-ci s'inscrivent dans le déploiement de la littérature mondiale. D'autre part, nombreux sont les écrivains qui, à partir des années 90, écrivent et pensent les sociétés africaines depuis des lieux extra-africain. Cette nouvelle génération d'écrivains, dans une perspective de la mondialisation utilisera tous les moyens numériques et les réseaux sociaux pour prolonger la plénitude de leur corps d'écrivain. L'objectif fondamental de cette communication est de cerner les représentations et les enjeux socio-politiques, économiques, culturels, éditoriaux et auctoriaux des corps dans la littérature africaine.

3-Élisabeth Bouzonviller (Professeure des Universités, littérature nord-américaine, UJM) : « Du Peau-rouge à l'Autochtone : le corps amérindien en question »

« Qu’il y ait quelque chose qui fonde l’être, c’est assurément le corps », dit Jacques Lacan dans son Séminaire XX. Pour les populations marquées par l’expérience coloniale, cette affirmation est plus que sensible. De l’image de l’Indien sauvage et redoutable à l’Autochtone contemporain militant contre les stéréotypes dans le sport et la publicité, en passant par celle romantique du « bon sauvage » « en voie de disparition », le corps amérindien a occupé les esprits et envahit les livres et journaux, les toiles des peintres et les négatifs des photographes, mais souvent au mépris de la réalité, au point que David Treuer déclare que la présence amérindienne est maintenant « fantomatique », dépassée par le mythe et par des siècles de représentation abusive. En s’appuyant sur l’histoire et l’actualité amérindienne, mais aussi la littérature tribale nord-américaine, prenons le temps d’observer l’évolution de ces représentations et de déceler les stéréotypes que les Amérindiens contemporains dénoncent par leur militantisme politique et leur écriture.

4-Arnaud Moussart (enseignant d'anglais à l'UJM) : "Stevenson, Jekyll, Hyde et le corps du dé-lire"

La fortune de Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde est telle que l’on a tendance à réduire l’histoire à un conflit interne entre le bien et le mal. En effet, on peut lire au dernier chapitre du livre : "Man is not truly one, but truly two". Plus tard, en 1888, Stevenson déclare dans un texte crucial ("Un chapitre sur les rêves") :"Je m'étais longtemps efforcé d'écrire une histoire sur ce sujet, de trouver un corps, un véhicule pour ce puissant sentiment de la dualité humaine qui, par instants, assaille et terrasse fatalement l'esprit de toute créature pensante."
Le récit trouverait ainsi une certaine conformité avec le réel et une réalité (empirique). Mais faut-il seulement qu’un récit soit conforme à la réalité ou, à l’inverse, se pourrait-il que cela soit tout le contraire, à savoir que la réalité ploie sous la force du récit pour que l’on finisse par y
croire ? Ainsi, les prétendues transformations du corps dans le récit ne relèvent-elles pas du délire interprétatif, distordues par la voix d’un narrateur à la subjectivité fluctuante et délirante ?
Il s’agit donc ici de dé-lire une œuvre que l’on croit connue.

5-Guillaume Berthet (professeur agréé en physique au Lycée agricole Etienne Gautier) : « En apesanteur »

Références : – [1] The expanse, James S. A. Corey – [2] Fondation, Isaac Asimov – [3] Dune, Frank Herbert – [4] Dans la combi de Thomas Pesquet, Marion Montaigne, Dargaud
La conquête de l'espace nourrit l'imagination des écrivains et scénaristes depuis la seconde moitié du XXème siècle. Devant l'immensité du vide interstellaire, certains auteurs s'interrogent sur la capacité du corps humain à résister à de telles conditions [1]. D'autres vont jusqu'à imaginer quelles pourraient être les adaptations, voire les modifications, que l'homme subirait afin de conquérir cet environnement hostile [2][3]. Apesanteur, radiations, vie en autarcie... l'exposé s'appuiera sur les recherches en cours à bord de la station spatiale internationale [4] pour mieux comprendre l'impact sur le corps de la vie dans l'espace.

6-Le langage des signes avec Sophie et Arnaud en collaboration avec le café lecture Remue-Méninges "La LSF : quand le corps s'exprime"

"Deux bénévoles du Remue-Méninges viennent vous présenter la Langue des Signes Française : Comment est née cette langue ? Comment a-t-elle évolué ? Quelles sont ses particularités ? Comment et pourquoi l'apprendre ? Comment est-elle liée à l'histoire et à la culture sourde ?